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- 02/08/2020
Le trieur de déchets
L’activité de tri de déchet s’insère dans les industries et contribue à une longue chaîne dont elle constitue un maillon essentiel. Pour l’émergence des activités et pour un développement durable, il a été créé dans chaque entreprise des unités de tri de déchet. Considéré comme ceux qui font le sale boulot, un trieur de déchet industriel est la personne qui trie le reste d’une consommation dans le but de garder les matières premières encore utilisables par celle-ci et jeter le reste. En quelque sorte, un trieur de déchet réduit le stockage industriel dans le but de permettre à l’entreprise d’économiser les matières premières.
Les conditions de travail des trieurs de déchet
Généralement positionné au premier étage, le cadre de travail des trieurs de déchet n’est souvent pas un milieu non propice a la paix de l’esprit.
Un environnement professionnel éreintant
L’environnement de travail des trieurs de déchet est généralement caractérisé par de mauvaises odeurs, la poussière, le bruit assourdissant et qui résonnent des machines et la sensation du “mal de mer” induit par le défilement du tapis a déchets. L’activité du tri se déroule principalement debout dans des sortes de petites cabines, et il est parfois presque impossible de parler entre collègues à cause des nuisances sonores.
Des conditions de travail insalubres
Les trieurs de déchets sont en contact permanent avec les déchets et le travail est souvent effectué sans instruments. Il est facile pour eux d’avoir des troubles musculo-squelettiques puisque les gestes sont répétitifs durant leur travail et s’enchaînent très rapidement : 1500 à 4500 gestes par heure. À cela s’ajoute les horaires atypiques en 2 x 7 avec l’impossibilité de se reposer convenablement pendant les poses.
Une chaîne de travail accablante
Un trieur de déchets n’est pas évalué au nombre de déchets qu’il prélève, mais en fonction des objectifs de production et de rentabilité qui sont omniprésents. Ce qui signifie que les trieurs de déchets traitent 40 à 50 tonnes de déchets soit 8 à 5 tonnes par heure.
Qu’est-ce qu’ils pensent de leur travail ?
Lors d’une interview sur les conditions de travail des trieurs de déchets en entreprise, certains d’entre eux sortent du silence et décident de raconter leurs vécus quotidiens.
« Il faut toujours être plus rapide, on n’a pas deux minutes de répit, quoi. C’est sans arrêt, vu qu’il n’y a plus de pannes en plus… là on n’a pas deux minutes pour respirer… il faut être dans son travail, dès qu’on lève un peu la tête on est perdu et il faut s’y remettre »
Agent de tri depuis quatre ans, femme, 40 ans, deux enfants
« Alors le problème c’est que moi je souffre, depuis 2004, je souffre de l’épaule droite où j’ai des tendinites sur tendinites, une calcification et un début d’arthrose dû aux mouvements répétitifs et à leur rapidité »
Agent de tri depuis sept ans, femme
« Des fois, on est obligé de faire un break parce qu’on sent qu’on est à la limite, la douleur elle n’est pas encore là, mais on ne veut pas qu’elle s’installe, donc on s’arrête pour se sauvegarder, mais c’est parce qu’on n’en peut plus, c’est le moral, le physique, ça y fait… donc on est obligé de s’arrêter »
Agent de tri depuis onze ans, femme, cinq enfants